Portraiture & Street Photo on film
Paris est belle
Paris est belle quand elle s’en mêle
Quand elle écrit des mots d’amour
Sur des petits papiers d’hotel
Qu’elle jette au vent sur son parcours
Dans les ruelles, y’a du soleil
Quand elle sourit aux inconnus
Des couleurs de l’arc-en-ciel
Qui parfument les avenues
Paris est belle quand elle s’en mêle
Quand elle marche sur les quais
D’un pas léger qui m’ensorcèle
Les flots de la Seine aux aguets
Se plaisent à écumer des perles
La ville est belle quand elle danse
Dans les jardins du Luxembourg
Un court instant de dissidence
Qui illumine les faubourgs
Paris est belle quand elle s’en mêle
Quand je suis seul, Paris s’ennuie
Tout à coup, le ciel devient gris
Le coeur des passants s’assombrit
Paris n’est belle que de ta vie
Paris est belle quand elle s’en mêle
​
​
​
Quand tu rêves
A quoi rêves-tu quand tu dors ?
Quand tes yeux clos semblent si loin ?
Et quand le souffle de ton corps
Te berce d’un air serein ?
A quoi rêves-tu quand, la nuit,
Le sommeil ne veut pas de moi
Que je reste des heures interdit
Dans la lueur de ton éclat
​
Quand tu rêves la nuit
Moi je crève d’envie
De venir avec toi
Aux songes délicats
Ces rêves qui inspirent
Au matin ton sourire
Moi je crève d’envie
De partager tes nuits
A quoi rêves-tu quand j’attends
Sur le seuil de l’aurore
Quand mes angoisses sont autant
De rêveries incolores ?
​
Quand tu rêves la nuit
Moi je crève d’envie
De venir avec toi
Aux songes délicats
Ces rêves qui inspirent
Au matin ton sourire
Moi je crève d’envie
De partager tes nuits
Moi je voudrais savoir d’où vient
Cette joie quand tu t’éveilles
Le secret de ces nuits sans fin
Peuplées de vastes merveilles
​
Quand tu rêves la nuit
Moi je crève d’envie
De venir avec toi
Aux songes délicats
Ces rêves qui inspirent
Au matin ton sourire
Moi je crève d’envie
De partager tes nuits
​
​
​
​
Nos petits riens
​
Trois pas en arrière
Un ciel d’hiver
Je connais ce chemin
Ce fleuve a la lisière
Trois fois rien à faire
La tête en l’air
Je revis chaque instant
Les promesses d’hier
​
Et si demain tout me revient, alors
De mes deux mains
Je ferai de l’or
De ces petits riens
​
Une vie entière
Défile à l’envers
Je me souviens enfin
De nos refrains, de nos prières
​
Et si demain tout me revient, alors
De mes deux mains
Je ferai de l’or
De ces petits riens
​
​
​
Rien que toi
Des mots et des paysages
Inconnus de toi
Des romans et des voyages
Pour la tourner la page
Mais tout me ramène
A toi
C’est comme ça
Je ne vois que toi
Rien que toi, rien que toi
Et quand la nuit me surprend
L’insomnie se pare
De ton visage d’enfant
Et de ton regard
Oui tout me rappelle
A toi
C’est comme ça
Je ne vois que toi
Rien que toi, rien que toi
​
C’est comme ça
Je ne vois que toi Ah Ah AH
Rien que toi, rien que toi
​
1, 2, 3, 4, 5, 6 et ça tourne à l’obsession
7, 8, 9, Rien de neuf
C’est toujours la même chanson
Je ne pense qu’à
Toi
C’est comme ça
Je ne vois que toi
Rien que toi, rien que toi
​
C’est comme ça
Je ne vois que toi
Rien que toi, rien que toi
​
Les tempêtes et les orages
Ne suffiront pas
A effacer ton image,
Et le son de ta voix
Je n’attends que
Toi
C’est comme ça
Je ne vois que
Rien que toi, rien que toi
​
​
Chaque nuit
Dans une cathédrale, dans un lit de velours
Au sommet du Népal, à la tombée du jour
A l’arrière d’un taxi, à l’ombre des vautours
Sais-tu combien de fois nous avons fait l’amour ?
Au secret de mes nuits, dans des danses impudiques
Ton corps est, je le jure, plus réel que ma vie
Quand la journée me lasse et me laisse sceptique
J’attends, comme un messie, le voile de minuit
Chaque nuit, je rêve de toi
Depuis que tu es partie
Au temps des Amazones, à la fin de l’été
Dans un cercle de feu au rythme des tambours
J’ai t’ai rêvé cent fois d’un désir inchangé
Sais-tu combien de fois nous avons fait l’amour ?
Chaque nuit, je rêve de toi
Depuis que tu es partie
La vie est un mensonge mais la nuit m’appartient
Comble d’une illusion qui glisse dans mes mains
C’est pathétique peut-être, mais ça n’y change rien
Je te retrouve quand même quand le sommeil me vient
Chaque nuit, je rêve de toi
Depuis que tu es partie
​
​
​
Donner l’amour
Tu m’as pris dans tes bras comme on berce une vie
Tu m’as porté si haut que j’ai touché le ciel
J’ai appris à aimer en toi ce que je suis
Ta force et ton sourire m’ont fait pousser des ailes
Tu m’as donné l’amour
Comme on donne la vie
Si je pouvais te rendre ne serait-ce qu’un tiers
De ce que tu m’as donné sans rien demander
Je serais alors l’homme le plus grand de la terre
Celui qui s’est montré digne de la beauté
Tu m’as donné l’amour
Comme on donne la vie
Qu’on vienne à m’arracher à ton sein de déesse
Qu’on vienne me chercher, me prendre à ton corps
Je n’aurais pas de mots pour crier ma détresse
Et l’on m’aura donné le baiser de la mort
On me prendra l’amour
Comme prend une une vie
​
​
Je voudrais être à toi
Je voudrais être à toi comme le ciel à la terre
Comme la nuit, les ombres se mêlent au vent frais
Quand au petit matin tu ouvres tes paupières
Je voudrais te regarder sourire en secret
Je voudrais être à toi comme l’avenir au temps
Comme un coeur qui ne bat que pour sentir la vie
Comme l’air aux nuages et les fleurs au printemps
Je voudrais être là comme l’eau à la pluie
Si je vis aujourd’hui, ce n’est que pour toi
Je voudrais être à toi comme la flamme au feu
Comme sur la colline, l’arbre enraciné
Comme aux étoiles filantes, on murmure des voeux
Je me ferais le souffle au soupir des baisers
Si je vis aujourd’hui, ce n’est que pour toi
Que vienne le moment où tu me laisseras
T’aimer comme l’amour aime ceux qui se pâment
Que tes yeux me regardent et que s’ouvrent tes bras
Nous ne ferions, enfin, qu’une seule et même âme
Si je vis aujourd’hui, ce n’est que pour toi
​
​
Panopticon Blues
​
On enferme les fous, on redresse les torts
Et du haut de la tour flotte un parfum de mort
On les met à genoux ceux qui disent haut et fort
Qu’ils sont là les vautours en haut des contreforts
​
Mais ai-je j’ai la force de m’évader encore
Briser les liens qui attachent nos corps ?
Ai-je la rage pour conjurer le sort ?
Oui je me battrai… jusqu’à la mort
​
On en met des verrous jusque dans notre coeur
Il faut signer en bas et arriver à l’heure
Il faut baisser les yeux et se joindre au convoi
Non je ne suis pas fait de cette étoffe là
​
Mais ai-je j’ai la force de m’évader encore
Briser les liens qui attachent nos corps ?
Ai-je la rage pour conjurer le sort ?
Oui je me battrai… jusqu’à la mort
​
Si facile et si lâche d’invoquer la folie
On se plie à la lettre et l’on manque l’esprit
Si le courage est rare c’est que force l’usage
Des siècles à écouter les sermons, les chantages
​
Mais ai-je j’ai la force de m’évader encore
Briser les liens qui attachent nos corps ?
Ai-je la rage pour conjurer le sort ?
Oui je me battrai… jusqu’à la mort
​
FUYANT LE JOUR VULGAIRE
​
A quoi penses-tu la nuit
Quand tes yeux restent ouverts,
Désespérément ?
Entends-tu comme moi
Des mélodies anciennes,
Venues du fond des temps ?
​
Entends-tu, toi aussi
Des mots exquis qui dansent
Des mots qui tissent ensemble
Une soierie qui chante
Comme si Dieu lui-même
Murmurait à ton âme ?
​
Les jours ne comptent pas
Le sais-tu, toi aussi
Qu’on ne vit que la nuit ?
Sens-tu comme la vie
Aime l’obscurité,
Qu’elle ne donne son sens
Qu’à ceux qui la regardent
Les yeux à demi clos ?
J’entends une mélodie.
​
Aussi, je me demande
Si quelqu’autre que moi,
Ici ou ailleurs,
Hier ou dans mille ans,
Un frère ou une sœur,
Si cet autre voyant
Dans la nuit ténébreuse
Existe
​
Es-tu là dans la nuit
Quand mes yeux restent ouverts ?
Es-tu là toi aussi ?
Si je tendais la main
Dans le voile funèbre ?
Trouverai-je la tienne ?
Soudain, tu serais là
Qu’importe les années
Qu’importe la distance
Les mots, la mélodie
Nous chanterions en chœur
Une douce harmonie
Ode mélancolique
Sombre, noble et rebelle
Comme la nuit voilée
Que serions-nous sinon
Deux anges noirs dans la nuit
Fuyant le jour vulgaire ?
JASMINE AVENUE
Certains jours ont l’épaisseur de mois,
Parfois, d’années
Les jours de deuil, les jours d’amour et
De beauté
Certains jours condensent tout cela :
Au détour d’une lettre,
Les sonnets de Shakespeare
Au chevet d’une amie
La mort de sa mère
Et dans nos yeux gênés
Un immense bonheur
Un tremblement aussi
Dans tout le voisinage,
Les corbeaux par centaines
S’en prennent au ciel bleu
Et leurs cris le déchire
Comme un rite assassin
Une danse funèbre
Au coin de notre rue
Comme un avertissement
SURPRIS PAR LA NUIT
J’ai senti dans ma nuque un air inhabituel
Une brise légère au parfum nostalgique
Je me laisse bercer par ses chuchotements
Lentement, comme on cède aux vagues,
A l’océan
Comme au cœur de la nuit, on quitte l’insomnie,
Happé par l’infini
Aux grains de sable blanc
J’ai senti dans mon corps résonner cet esprit
Dans un frisson de mots que je pensais perdus
Est-ce un rêve, un délire ou un écho lointain,
Qui, au bout de ma vie, revient comme une éclipse ?
Un dialecte inconnu des autres êtres humains
Une langue qui vient d’un pays disparu
Là, au large des côtes,
Apatride
Un continent enfoui,
L’alphabet des poètes
Musique et Atlantide
Je le sens cet air chaud, s’engouffrer dans ma gorge
S’étendre dans mon corps et chauffer ma poitrine
Je le sens qui me soulève
Loin du sol
Comme une plume
Je me laisse emporter
Vers les cieux, vers la lune
Et pour quelques instants
Je me sens plus léger
Qu’une houle vibrant
Dans la douceur d’été
​
MELANCOLIE
Cette muse, à mille visages
Tantôt fragile, tantôt sauvage
Elle résiste à tous les naufrages
En se voilant, comme un mirage
Cette muse a mille secrets
Elle a beau faire, je les connais
Ses espoirs et tous ses regrets
Plus elle se cache, plus je le sais
Qu’elle est bien plus qu’un mirage
Tempête au cœur, douceur d’orage
Qu’elle est toujours, malgré le fard
une vieille âme qui pleure au soir
Mélancolie…
Je te connais
Cela m’effraie
Mélancolie
Doux interdit
Mêlant la beauté
À la pluie
UN NON-DIT
Dans tes yeux, un ennui
Une mauvaise habitude
Celle d’être déçue
Par le monde qui t’entoure
Tes yeux le disent:
Il n’y a que l’art qui compte
Dans tes yeux, une flamme
Une beauté antique
Et révolutionnaire
Dans mon âme, un incendie
Tes yeux le disent:
Mieux vaut brûler que s’assécher
Dans tes yeux, un non-dit
Mille vers, pour le dire
Sans l’avouer
Un regard, je suis damné
Tes yeux le disent :
Viens à moi
Je viendrai
POURQUOI J’AIME LA NUIT
Pourquoi j’aime la nuit?
Parce qu’elle me connaît
Et qu’avec elle je suis
Celui que je veux être
Parce qu’elle ne triche pas
Comme triche le jour
Pour conjurer l’ennui
Parce qu’elle est jolie
Autant qu’elle m’effraie
Parfois quand je faiblis
Parce qu’elle prend son temps
Qu’elle est douce au toucher
Comme un satin de lune
Parce que j’aime la vie
Qu’elle me fait ressentir
Quand elle parle de toi
Parce que mes envies
Seront les siennes aussi
Et qu’elle glissera
Une image de toi
Dans le fond de mes rêves
Comme au cinéma
A l’ARRIERE DE TES REVES
J’ai passé la nuit à regarder ton âme
Au creux de tes soupirs
A l’arrière de tes rêves
J’ai pris entre mes doigts
Le fil de tes pensées
Je les ai caressé
J’ai veillé sur toi
Comme on veille le mort
Impassible au sommeil
Mais attentif aux signes
J’espérais me trouver
Au fond de ton regard
Personnage d’un songe
Au parfum de Jasmin
Ô naïf damné,
Qu’as-tu imaginé ?
Je me suis vu tenant,
Au bord du précipice
Ta main blême et tremblante
Effrayé par le vide
Tu étais si jolie
Malgré la peur au ventre
Malgré le goût du sang
Et la terreur d’aimer
J’ai passé la nuit à regarder ton âme
Je n’ai vu que beauté,
Danger et volupté
Ivresse insoupçonnée
La culpabilité
Les âmes ont-elles un âge?
Ou bien l’éternité ?
SOUS LES SYCOMORES
Je te verrai à travers les branches
Sous les sycomores
Je te verrai passant là comme on se promène
Les yeux dans le vague
Un soir d’été
Je te verrai et tu me verras
Et le temps s’arrêtera
Une seule seconde
Une éternité
Sous l’arbre fruitier
Tirée hors d’un songe
Comme on se réveille en sursaut
Happée par le bruit des feuilles
Qui s’effleurent au gré du vent
Tes yeux chercheront
Dans le soir brûlant
Un regard aimant
Aussi sombre que le tiens
Tu le sais déjà de tout ton corps
Et moi j’en ai peur
Je le sais aussi
Mon dieu comme on s’aime
Comme on s’aime fort
Quand on passe comme ça
Comme on se promène
Un soir au hazard
L’air de rien
Un soir, une vie
Sous les sycomores
FUTUR ANTERIEUR
J’aimerais que demain ressemble à hier,
Qu’il ressemble aux films d’Antonioni,
A ceux de Truffaut et de Godard,
A la pochette d’un disque de Bob Dylan (the Freewheelin’),
A une mélodie de Michel Legrand dans une comédie musicale faussement légère.
J’aimerais que demain soit doux comme un jour de printemps à Paris,
Une après-midi,
Passée à flâner au Flore
Sartre serait là, nous l’observerions,
Feignants d’être amusés, nous serions un peu impressionnés
Feignants de ne se plaire, tu te parerais d’un air mystérieux ; Tu serais Anna Karina, et moi je tacherais de me cacher derrière des airs affectés, des gestes grandiloquents à la Jean-Pierre Léaud ; j’essaierais de te faire rire pour éviter d’avoir à y penser.
Nous irions au cinéma comme on vit, comme on respire. Nous boirions l’eau de la fontaine, sans se soucier de rien, ni de personne. Je la prendrais dans mes mains, quelle fraîcheur, tu la porterais à tes lèvres, quelle insouciance, quel bonheur.
Je t’écouterais chanter,
Pendant des heures
Je me remettrais à fumer
A la fenêtre
Nous chanterions en chœur
J’aimerais que demain ressemble au passé,
A un air de Chet Baker,
Au temps du beat et des poètes,
A une virée endiablée
Dans une Corvette,
A tes côtés
Avec Kerouac et Ginsberg
Dans une Mustang aux vitres tintées
Avec Gainsbourg, avec B.B.
Qui finirait dans un fossé
A 100 à l’heure
Comme James Dean
Avec fureur
Avec beauté
Je voudrais que demain ressemble à hier
Comme tu ressembles au passé
FIGURES LIBRES
Figures libres, un air d’été
Mouvements souples
Lignes courbées
Au crayon noir, sur le papier
Ton visage pâle
J’ai dessiné
Tes mains, d’un trait, comme effleurées
Vers le piano
Se sont portées
A la fenêtre, un horizon
Celui d’un rêve
Une émotion
Tu te relèves dans un souffle
Et puis tout bas
Tu dis mon nom
Au creux des reins une rivière
Au fond des veines
Coule un poison
Gymnopédie de mes pensées
Nos corps perdus
Entrelacés
Un chœur Interdit, inédit
Qui voudrait enfin
Résonner :
Te donner de mes lèvres
Encore…
Te donner de mon corps
Les frissons faits de lettres
La houle de mes vers
Le parfum de ma chair
Le poème incendiaire
DANS LE JOUR QUI PERCE
Dans le jour qui perce
S’éveille doucement
Une délicatesse
Matinée de tourments
Son visage gracile
S’illumine à mesure
Quelle fait battre ses cils
Dans le matin azur
Et son teint si fragile
Me donne de l’ardeur
De sa bouche indocile
Je m’approche, sans peur
Elle ouvre enfin les yeux
Et me donne ses lèvres
Elle se cambre dans mes bras,
S’abandonne...
Je la sens tout contre moi
Elle frissonne...
Elle referme les yeux
Me redonne ses lèvres
Et nos corps endormis
Baignent dans la lueur
Du soleil qui surgit
Et s’élève sans pudeur
BOMBE A RETARDEMENT
Il se couche et il sent dans sa poitrine une bombe
À retardement
Les oublis et l’urgence
Et enfin l’obsession
Pour une vie de poèmes et de musique, pour l’amour, même honnête, qui demeure incompris
Pour des heures à s’enivrer et à rêver
Pour une jeunesse qui s’échappe au rythme des saisons
Un sentiment de vie qui porte aujourd’hui ton nom
Le soleil rasant dans un désert de sens
LA POSSIBILITE
Quelque chose manque désormais :
La possibilité.
Celle de tes yeux,
Une vallée immense et profonde, remplie de larmes contenues
Celle de ta voix,
Fragile et assurée, un air antique venu du froid
Celle de ton souffle,
Celle d’un rythme qui s’accélère et te trahit quand tu me parles, malgré tes airs de distance
Celle d’un détour, une longue et belle promenade à la recherche de l’absolu
Celle d’une attente, d’un rêve en somme, de nous peut-être, un jour ?
Mais quel est ce pays si beau et effrayant à la fois ?
Au Nord, il y a la musique, au Sud, une rivière de mots, à l’Est, une forêt de promesses et à l’Ouest, le vide, le néant et la peur
Je marche sur la crête et me retourne une dernière fois en direction de la forêt. Tu n’es plus là. Que reste-t-il ? Le souvenir du bonheur.
LES CHANSONS AVORTEES
Où vont les chansons avortées,
Les brouillons d’encre tachés,
Tout ce que tu n’oses pas ?
Ces mélodies inavouées
Et tous ces vers raturés
Pareils à des châteaux de sable ?
Je les entends,
Du fond de mon rêve
Perceptible naufrage...
Et je les aime autant
Que les œuvres antiques
Oui, je les chéris tant,
C’est difficile à croire,
Que les pierres taillées
Venues du fond des âges
Tes doutes et tes hésitations,
Ont l’éclat de l’albâtre,
Tes craintes et tes frissons,
La beauté minérale
Que seuls les siècles façonnent
Et ton joli visage de Madonne,
Impassible à l’époque
Il n’en demeure pas moins
Fragile, comme une toile de maître,
Comme une porcelaine
Quand je ferme les yeux
C’est bien lui que je vois
C’est ta voix que j’entends
Toi, qui sans le savoir,
M’offre l’éternité,
Au détour d’un regard,
Celui d’une œuvre d’art
Une œuvre si parfaite,
Fut-elle inachevée
OJAI
Au cœur de la nuit sauvage
Dans un camp de fortune
Surplombant la vallée de Ojai
Un ciel noir, sans étoile
Encombré de nuages
Pesait de tout son corps
La poitrine en avant
Et offrait triomphant
Un air de représailles
Qui me glaçait le sang
Le jour était vaincu
Par les cris, presque humains
De coyotes assoiffés
Inondant la vallée
Épaississant la nuit
D’un voile d’inquiétude
En bas les hurlements,
Ici les bruissements
Façonnent doucement
Une insomnie honteuse…
TERREUR NOCTURNE
Au loin, j’entends le vent
Qui hurle dans la nuit
Je me réveille en sueurs
Un écho retentit
Ai-je rêvé ?
Je sens battre mon cœur
Dans mon corps alangui
Envahi par la peur
Je demeure interdit
Ai-je crié ?
La longue nuit ne fait que commencer
Mes yeux cherchent en vain,
A dessiner aux ombres
Des contours certains
Au fond de la pénombre
Ai-je oublié?
Je ne reconnais plus
Ni le temps, ni le lieu
Ai-je même jamais su
La couleur de mes yeux
Le nom qu’on m’a donné ?
La longue nuit ne fait que commencer
...
J’ai peur, c’est vrai
Je ne sais pas si l’été reviendra
Je ne sais même pas
Si un jour, un seul
Je pourrais te serrer dans mes bras
Ne serait-ce qu’une fois !
Et si tout s’effondre
Que plus rien ne compte
Qui mieux que moi saura
Te dire les mots qu’il faut ?
Et quand notre heure viendra
Il n’y aura plus au monde
Que toi, Verlaine et moi
​